Toutes ces années à vivre sans vraiment «vivre», toutes ces années condamnés à stresser, stresser pour aller travailler, travailler pour produire, produire pour consommer, consommer pour moins stresser. Le cycle est-il irrémédiablement engagé ? Devons-nous continuer à accepter de ne pas nous réaliser ? Devons-nous continuer à nous résigner à vivre de sombres quotidiens sans horizons lointains? Que restera-t-il au bout du chemin? Notre vie vaut-elle vraiment d’être vécue pour au final ne récolter que des regrets ?

Il n’y a pas de fatalité, il y a les rêves qui nous possèdent, il y a la volonté d’exister et l’envie de se réaliser. Il est enfin temps de donner du sens et un sens à sa vie dans ce temps aussi précieux que limité.

Notre vie est comme ce chemin, comme cette traversée de l’océan vers la Méditerranée, cette belle et grande traversée des Pyrénées. Un jour vous déciderez vous aussi de vous lancer à la conquête de votre destinée.

Il y aura d’abord le temps de la naissance, le début, le commencement. Sur cette plage océane, vous vous retrouverez seul entre cet océan berceau de l’humanité et ces contrées reculées, indomptées, rudes, sombres, inquiétantes et mystérieuses dans lesquelles il faudra vous plonger. Vous vous sentirez fébriles, vos premiers pas seront lourds, mal assurés dictés par le doute et la peur de ne pas y arriver.

Puis il y aura le cheminement, de col en col, de vallée en vallée, le brouillard, les orages, la pluie, le soleil, le ciel azur, la nuit noire ou étoilée, le froid des sommets et la chaleur des vallées… Peu à peu vous découvrirez cette immensité, toute cette beauté accompagnée de son lot de bonheurs, de souffrances et de difficultés. Vous trouverez la volonté d’avancer, de vivre, de progresser. Vous goûterez à mille sentiments, mille émotions. Vous apprendrez à savourer les petits plaisirs comme les grands. Plus rien ne pourra alors vous empêcher d’atteindre votre indicible but.
Le temps sera votre seul et unique partenaire, votre meilleur ami et votre pire ennemi. Au fur et à mesure de votre traversée, vous apprendrez à le dompter et à l’aimer. Il rythmera chacun de vos pas, il vous aidera à avancer, il deviendra votre compagnon de route, vous n’aurez plus à courir après lui, il sera simplement à vos côtés pour vous aider à accomplir votre «destinée».
Un jour enfin, arrivera où devant vous, devant vos pieds maintenant bien assurés, il y aura «votre» mer Méditerranée tant espérée que redoutée. Vous éprouverez un incroyable sentiment d’accomplissement et de plénitude. Cette fin de traversée vous la savourerez, elle n’aura pas le goût amer des regrets, elle aura la saveur du simple bonheur de l’avoir réalisée.

Notre vie est comme cette belle traversée, de la naissance à la mort, un très long cheminement fait de «hauts» et de «bas», fait de bonheurs et de souffrances. Prenons conscience que notre vie est comme cette traversée, à nous maintenant de lui donner un sens.